Reconnaître ses limites, une nécessité pour les manageurs
« Si l’expérience m’a appris quelque chose, c’est qu’il faut parfois accepter de dire que l’on ne sait pas. Le manageur n’est plus un surhomme. » Fondateur de la société Ethikonsulting, Frédéric Rey-Millet forme les manageurs à quelques bonnes postures. Et d’autant mieux qu’il parle d’expérience. Lui-même s’est remis en question au moment de la crise de 2008. « Nous aurions pu mettre la clé sous la porte, car nous avions perdu 50 % de notre chiffre d’affaires. Or, je ne m’en serais jamais sorti seul. »
Fier d’avoir gardé son entreprise et ses emplois, cet entrepreneur privilégie désormais l’humilité et le collectif. « Il faut parfois admettre que l’on ne sait pas et que l’on a besoin d’aide, poursuit le co-auteur du livre Management Game (ed. Leduc). J’ai été très marqué par une conférence Vineet Nayar, le CEO du groupe HCL Technologies. Il racontait que, quand il a repris HCL, il a réuni ses dirigeants pour leur dire qu’il n’avait aucune vision figée pour l’entreprise. Dans le doute, il a sollicité leurs avis. »
Reconnaître ses limites pour favoriser la créativité
Tous les manageurs s’en doutent : ils ne savent pas tout. Mais, peu à peu, davantage l’admettent sans perdre leur aura pour autant. Présidente du directoire du groupe Scarabée Biocoop, Isabelle Baur s’est ainsi ouverte à une communication et à un management plus horizontaux. « Personne n’est enfermé dans son secteur et les propositions créatives peuvent venir de partout, résume-t-elle. Nous avons confiance et l’on observe déjà que les salariés sont plus engagés, épanouis et motivés. » L’époque et le mythe du manageur omnipotent et « je-sais-tout » ont vécu.
Pourquoi faut-il valoriser l’échec dans l’entreprise?
Ils ont échoué, et alors ? Pour beaucoup de salariés et d’entrepreneurs, cette expérience douloureuse peut servir de tremplin vers une vraie réussite. Valoriser l’échec, c’est entretenir la créativité.
Quand Pauline Laigneau, la co-fondatrice de Gemmyo, un site de vente et de création de bijoux, a été invitée à s’exprimer au FailCon, une série de conférences dédiées à l’échec, elle a accepté bien volontiers.
Se remettre en question
Objectif de cette tribune : permettre à des manageurs de confesser leurs plus beaux accidents de parcours.
« Deux ans avant de lancer mon entreprise actuelle, j’avais déjà lancé une société qui a lamentablement échoué. Mais j’en ai tiré des leçons et je me suis remise en selle un an plus tard avec un projet qui me correspondait davantage. Il ne faut pas diaboliser l’échec car il ne signifie qu’une seule chose, que l’on a pris un risque » Pauline Laigneau, co-fondatrice de Gemmyo
Si aujourd’hui, tout lui sourit, Pauline Laigneau le doit aussi à ses échecs, dit-elle. « Au FailCon, j’ai ainsi choisi de parler d’un autre échec beaucoup plus personnel, à savoir le concours de l’ENA, qui a été un vrai moyen de me remettre en question. J’avais fait de grandes études pour faire plaisir à mon père mais ce n’était pas ma voie. Le jury m’a rendu service et j’ai arrêté les études pour entreprendre. »
Le congé création ou reprise d’entreprise: comment ça marche?
50% des Français considèrent qu’être chef d’entreprise est le choix de carrière le plus intéressant selon les résultats de l’Indice Entrepreneurial Français 2018 réalisé par l’Agence France Entrepreneur. Le congé création ou reprise d’entreprise permet aux salariés de préparer cette nouvelle vie d’entrepreneur.
Pour un salarié, se lancer dans l’aventure entrepreneuriale représente nécessairement une prise de risque. Le congé création ou reprise d’entreprise vise à faciliter cette expérience en lui permettant de prendre du temps, par le biais d’un congé ou d’une mise à temps partielle, pour se consacrer à son projet, tout en conservant la possibilité, à terme, de réintégrer son poste.
Comment motiver les « millennials »?
Les millennials, ces jeunes salariés de moins de 30 ans travaillent avec leurs aînés mais ne « fonctionnent » pas toujours pareil. Autant essayer de les comprendre pour mieux les booster.
Les millenials, une génération « ni perdue, ni ingrate » pour le cabinet Deloitte. Sa dernière « Millennial Survey », son étude annuelle consacrée aux collaborateurs de moins de 30 ans, tranche avec certains clichés. Ainsi, 31 % des sondés envisagent de rester plus de 5 ans dans leur entreprise, soit une augmentation de 6 % par rapport à l’année précédente.
Les millennials ne sont pas moins impliqués
« Contrairement à une idée reçue, les millennials ne sont pas forcément plus individualistes ni moins impliqués dans dans leur travail que les autres ! », commente Julien Pouget, associé au cabinet Yuman. Ce spécialiste en management intergénérationnel distingue globalement les « baby-boomers » qui n’ont pas connu le numérique en grandissant, la génération « X » qui s’y est formée et les « Y » et « Z », appelée aussi les « millennials », qui n’a connu que cela. « Conjoncture oblige, les plus jeunes, réputés plus agiles, sont cependant davantage dans des logiques d’expérience que de carrière. Ils apprécient leur autonomie et recherchent avant tout des expériences qui ont du sens. Il faudra en tenir compte dans le management au quotidien. »
Faire mieux que les robots!
Plus les tâches et les raisonnements sont identiques, plus nous sommes remplaçables…par des robots.
Aujourd’hui la menace s’amplifie, du fait du pouvoir grandissant de systèmes dotés d’intelligence artificielle. Plus les tâches et les raisonnements sont identiques, plus nous sommes remplaçables, automatisables : saisie, contrôle sur pièce, évaluation selon des critères mathématiques…
Jusqu’à présent, ce qui faisait la différence entre des entreprises concurrentes, c’était peut-être la qualité, le délai, le prix.
http://www.acdl.fr/transition-digitale-entreprise/