Apprentissage: ce qui va changer pour les employeurs
En février dernier, le gouvernement a dévoilé sa réforme de l’apprentissage, avec pour objectif de donner un nouveau souffle à ce mode de formation. Zoom sur quelques-unes des mesures qui devraient entrer en vigueur en septembre 2018.
En France, seulement 7 % des jeunes français sont en apprentissage contre 15 % dans les pays européens où le taux de chômage est plus bas que dans l’Hexagone. Partant de ce constat, le gouvernement a décidé de modifier le cadre de l’apprentissage, avec l’objectif de le relancer. Premier changement ? La limite d’âge pour se former par cette voie. « Il sera de 30 ans, contre 26 jusqu’ici, ce qui pourra permettre aux entreprises d’intégrer des apprentis plus matures, suivant des cursus dans l’enseignement supérieur, dont on peut penser qu’ils seront plus rapidement opérationnels », explique Alexandra Despres, directrice associée du département social du cabinet d’expertise comptable Michel Creuzot, membre du groupement France Défi.
Le codéveloppement, se former par l’intelligence collective
Lancé en France depuis dix ans, le codéveloppement est une méthode de formation innovante qui séduit de plus en plus de salariés. Son but: apprendre à grandir ensemble, entre pairs.
Dans une autre vie professionnelle, Anne Hoffner a vécu au Canada. « J’y ai passé six ans et je me suis beaucoup intéressée à leurs méthodes de travail beaucoup plus collaboratives que les nôtres », se souvient cette ancienne chef de projet. Une idée qui va faire son chemin : Anne Hoffner s’intéresse notamment aux travaux d’Adrien Payette, fondateur avec Claude Champagne, d’une méthode de codéveloppement professionnel et managérial. « J’ai découvert un dispositif de formation innovant parce qu’il se fait entre pairs qui vont échanger pendant une période déterminée, s’intéresser à des sujets les concernant et se développer ensemble. » En 2004, quand Adrien Payette se prépare à prendre sa retraite, Anne Hoffner et son associé, Dominique Delaunay, passent six ans à ses côtés pour adapter sa méthode au public français et fondent l’Afcodev(Association française du codéveloppement).
4 conseils pour faire évoluer sa posture de manager
On ne naît pas manageur: on le devient. Et il faut souvent du temps pour trouver la bonne posture mais aussi pour ne pas rester figé. Petits conseils pour évoluer quand il le faut…
Regarder autour de soi. Philippe Guermeur en est bien conscient : les temps changent. Et le constat vaut autant pour la posture des manageurs que pour les attentes des collaborateurs. « Je n’ai plus du tout aujourd’hui la même posture qu’à mes débuts, témoigne le président du cabinet Gadras et associés, également président du groupement France Défi. L’expérience joue. On voit bien, autour de soi, que l’heure n’est plus aux manageurs très directifs ou paternalistes que l’on a pu connaître. » De façon naturelle et pragmatique, lui même a adopté un modèle participatif plébiscité par le plus jeunes. « Il y a déjà, chez le manageur, une posture qui évolue au fil de l’eau et s’installe normalement, si l’on garde l’esprit ouvert, avec l’expérience. »
Diversité et PME: des obligations et des atouts
La diversité en entreprise est aujourd’hui une question incontournable. Si les PME n’ont pas les moyens des grands groupes, elles doivent également se plier à des obligations.
#LesCompétencesDabord, c’est le slogan de la campagne de la lutte contre les discriminations à l’embauche déployée par le gouvernement en avril dernier. Près d’une personne sur deux considère qu’elles sont fréquentes ou très fréquentes lors de la recherche d’emploi selon le baromètre du Défenseur des droits de mars 2017. Une situation qui a un coût économique important. Selon l’étude réalisée par France Stratégie en 2016, la réduction des discriminations concernant les femmes et les minorités permettrait à la France un gain de 150 milliards d’euros, soit près de 7% du PIB.
La diversité en entreprise est donc devenue une priorité des pouvoirs publics.
Cyberprudence: comment sensibiliser son personnel?
Tous les salariés n’ont pas intégré les risques induits par l’explosion de la cybercriminalité. Des cessions d’information, de formation et de communication ciblées sur les nouvelles pratiques des cybercriminels peuvent contribuer à accélérer la prise de conscience et la cyberprudence.
Plus aucune entreprise, quelle que soit sa taille, n’est à l’abri d’une attaque de cybercriminels. C’est une réalité dont tous les salariés n’ont pas encore pris conscience.
« Pour en souligner l’importance, la question doit être portée par la direction générale », conseille Coralie Hériter, directrice générale de l’éditeur de logiciels spécialisé dans la sécurisation des données et de l’identité numérique IDnomic. Elle doit par ailleurs être abordée d’entrée de jeu avec les nouveaux collaborateurs.
« Lorsque l’entreprise dispose d’une charte informatique, ce qui est fortement recommandé, celle-ci doit être annexée au règlement intérieur, remise avec le livret d’accueil et signée lors de la prise de poste pour en confirmer la prise de connaissance », poursuit Coralie Héritier.
Ce document peut d’ailleurs prévoir des sanctions disciplinaires, mais aussi rappeler les risques de poursuites judiciaires, par exemple en cas de violation des droits d’auteur.