Harcèlement sexuel: les nouvelles obligations des entreprises
Depuis le 1er janvier 2019, l’employeur a de nouvelles obligations afin de mieux prévenir les risques de harcèlement sexuel et accompagner les victimes.
Selon « l’enquête sur le harcèlement sexuel au travail » réalisée pour le compte du Défenseur des droits en 2014 : en France, 1 femme sur 5 a été confrontée à une situation de harcèlement sexuel au cours de sa vie professionnelle, et dans 82% des entreprises, aucune action de prévention n’a été mise en place.
Avec le mouvement #metoo né aux Etats-Unis en octobre 2017, suivi en France par #balancetonporc, de nombreux témoignages de femmes victimes de harcelèment sexuel sur leur lieu de travail sont relayés sur les réseaux sociaux. Une libéralisation de la parole qui précède une évolution législative. La loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel a renforcé le cadre juridique contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes au travail. Depuis le 1er janvier 2019, les dirigeants d’entreprises françaises ont donc de nouvelles obligations.
Manager sans harceler
Manager sans harceler? Ou au moins sans dépasser certaines limites? Le sujet est d’actualité. Pour éviter qu’un climat en entreprise ne se détériore, rappelons quelques bonnes pratiques!
C’est l’histoire d’un avocat, d’un responsable RH et d’un consultant qui ont eu la bonne idée de rédiger un guide précieux à l’attention des manageurs…
« En tant qu’avocat, je vois passer des affaires où le dossier est déjà constitué et le harcèlement déjà caractérisé », observe Olivier Meyer, avocat spécialisé Droit du travail et co-auteur du livre Manager sans harceler (ed. Afnor). Cependant, beaucoup de litiges pourraient être évités si certaines précautions étaient prises à temps. » Qu’en pensent les intéressés ? Le sujet n’est pas à prendre à la légère, Pascal Mailliart en convient. Président de la société de conseil en ressources humaines Roosevelt RH et membre du groupement France Défi. Ce spécialiste invite cependant à traiter la question avec discernement, sans dramatisation excessive. « Il faut aussi reprendre la définition précise du harcèlement, qui repose sur l’idée d’intensité et de répétition, rappelle-t-il. Il convient donc de ne pas confondre l’acte managérial de recadrage avec le harcèlement qui relève de la réitération dénigrante sans accompagnement à l’amélioration. »