Savoir écouter pour mieux manager
La capacité d’écoute des collaborateurs est une qualité appréciée des manageurs. Mais l’inverse est tout aussi vrai. Savoir écouter pour mieux manager : une compétence à ne pas négliger.
Être à l’écoute d’un collaborateur récemment recruté : une évidence pour Christophe Bergeon, co-fondateur de Zest, une société spécialisée dans le conseil en ressources humaines. « Un salarié a toujours quelque chose à dire et plus encore quand il arrive, témoigne-t-il. C’est une façon de lui demander si tout va bien, mais aussi ce qu’il aimerait améliorer. »
En management, cela s’appelle aussi un « rapport d’étonnement ». «C’est surtout une façon d’entendre ce qui ne va pas, insiste le dirigeant. Dans un secteur très compétitif, l’écoute est une qualité humaine, mais aussi une richesse pour l’entreprise. »
Manageurs: cinq façons de dire des choses difficiles
Refuser, recadrer, annoncer une mauvaise nouvelle, mais pas que : dès qu’il faut dire des choses difficiles, un manageur doit trouver les mots…
Ne pas attendre pour dire des choses difficiles
Dans la vie comme au bureau, il est tentant (et humain…) de repousser à demain ce qu’on pourrait dire le jour même. Et pourtant, parler vite et « crever l’abcès » sans attendre reste le premier commandement d’une communication efficace en entreprise.« C’est d’abord une question de respect individuel qui vous épargnera beaucoup de problèmes ultérieurs », observe Emmanuel Stanislas, fondateur du cabinet de recrutement Clémentine.
Cas classique : ce recruteur est souvent amené à dire à un candidat qu’il n’est pas pris ou promu. « Il ne faut pas attendre car un candidat que l’on n’a pas retenu peut penser qu’il est encore dans la course. » Idem avec un salarié à qui on n’a pas – encore – refusé une augmentation. Ou encore le collaborateur qui n’obtient pas les résultats escomptés et qui persiste dans certaines erreurs…
Préparer le terrain
A charge ensuite pour le manager de savoir ce qu’il va dire, où, quand et comment. « Jamais entre deux portes, jamais sous le coup de la colère, jamais sans avoir préparé son discours », recommande Sophie Letourneau.
Manageurs: évitez le surmenage!
Combattre le surmenage est une nécessité. Ainsi vous préservez votre santé et en acceptant de déléguer vous gagnez en efficacité.
Elle sait de quoi elle parle. Si Anne Everard a souhaité publier un « Guide du burn-out » (ed. Albin Michel), c’est parce qu’elle-même a réagi trop tard. « Au début de ma carrière, quand j’arrivais au travail, j’avais trois fax dans mon bureau, résume cette juriste, fondatrice du bureau de conférenciers « Read My Lips ». Non seulement les sollicitations ont augmenté, mais nos rythmes de vie se sont accélérés de façon phénoménale. Aujourd’hui, nous recevons des dizaines de messages au bureau comme à la maison, nous sommes joignables partout et notre niveau de stress augmente malgré nous. » Elle même a été emportée par une vague un matin, assommée par un burn-out parce qu’elle n’a pas su demander de l’aide ou déléguer. Mais ce n’est pas une fatalité.
La force du travail d’équipe
La posture du manageur a et doit changer. L’époque où il scandait intérieurement – et extérieurement – des formules du type « Moi, je gère ! » a vécu. Non seulement un emploi est un travail d’équipe, mais cet individualisme d’un autre temps peut même s’avérer dangereux, mettre en danger la santé d’un manageur et, par la même occasion, entraver le développement de l’entreprise. Une personne seule ne peut toujours tout régler. Bien au contraire…
Pourquoi faut-il valoriser l’échec dans l’entreprise?
Ils ont échoué, et alors ? Pour beaucoup de salariés et d’entrepreneurs, cette expérience douloureuse peut servir de tremplin vers une vraie réussite. Valoriser l’échec, c’est entretenir la créativité.
Quand Pauline Laigneau, la co-fondatrice de Gemmyo, un site de vente et de création de bijoux, a été invitée à s’exprimer au FailCon, une série de conférences dédiées à l’échec, elle a accepté bien volontiers.
Se remettre en question
Objectif de cette tribune : permettre à des manageurs de confesser leurs plus beaux accidents de parcours.
« Deux ans avant de lancer mon entreprise actuelle, j’avais déjà lancé une société qui a lamentablement échoué. Mais j’en ai tiré des leçons et je me suis remise en selle un an plus tard avec un projet qui me correspondait davantage. Il ne faut pas diaboliser l’échec car il ne signifie qu’une seule chose, que l’on a pris un risque » Pauline Laigneau, co-fondatrice de Gemmyo
Si aujourd’hui, tout lui sourit, Pauline Laigneau le doit aussi à ses échecs, dit-elle. « Au FailCon, j’ai ainsi choisi de parler d’un autre échec beaucoup plus personnel, à savoir le concours de l’ENA, qui a été un vrai moyen de me remettre en question. J’avais fait de grandes études pour faire plaisir à mon père mais ce n’était pas ma voie. Le jury m’a rendu service et j’ai arrêté les études pour entreprendre. »
Manageurs, innovez!
Manageurs, innovez!
Les technologies n’auront pas le monopole de l’innovation.
Le management est devenu un enjeu clé de l’entreprise du futur. Et pour cause, celle-ci n’est-elle pas le terrain de nombreux débats sociaux, comme l’égalité hommes-femmes, l’intégration de la diversité, l’acquisition de nouvelles compétences ?
Manageurs, apprenez à faire un feedback constructif!
Comment formuler un feedback pertinent auprès d’un collaborateur ? Pour dire que quelque chose ne va pas – mais aussi l’inverse, parfois – il faut savoir trouver les mots…
Sandrine Fourment en convient, le pire pour un manageur serait de se taire. « Quand on a des doléances à faire remonter de la part de clients par exemple, parce que des travaux n’ont pas été effectués correctement, il faut le faire mais toujours de façon constructive », observe la responsable du département expertise sociale au cabinet BGH, membre du groupement France Défi. Cette DRH s’entoure cependant de quelques précautions. « Avant d’accuser, il faut écouter. Il faut entendre le collaborateur donner les éléments de contexte et analyser pourquoi sa mission ne s’est pas bien passée. Il se peut que toutes les informations ne lui aient pas été correctement transmises. Parfois, cependant, il s’agit aussi de manquements personnels. Dans tous les cas, il faut ouvrir des pistes pour améliorer les choses… »